L’heure du bilan de ses actions étant arrivée, le Collectif du Doute a adressé un dernier courriel d’information.
Chers amis,
Tôt ou tard, un doute demande toujours d’être levé. Heureusement, après environ deux ans d’activités, les initiatives des Voix libérées ont permis, jour après jour, de démarches en déclaration, de calomnie en diffamation, de forger une certitude essentielle : le Père Tartu est innocent.
Qu’ils en soient remerciés !
Comme son nom l’indique, au départ, rien n’était acquis pour le collectif dit du « doute » (CDD). Tout était entendable, envisageable, acceptable… à condition d’être cohérent. Dans le flot d’accusations, finalement, avec du recul, trop gros pour être vrai, il était difficile de naviguer en eaux troubles et de faire la part des choses entre une considération adaptée à l’écoute utile de la souffrance, la validité ou la mise en œuvre des procédures et le déploiement d’un imaginaire dans l’air du temps, ou plutôt le délétère du temps.
Le soin apporté au droit, aux procédures de justice, leur respect ont permis de clarifier une situation qui aura gagné en complexité au fur et à mesure de l’obstination des différentes parties à persévérer dans leur voie et à assoir leur position. L’affaire Tartu est devenue avec le temps l’affaire des Voix libérées tant elle a publiquement pris une dimension politique dans son déploiement médiatico-ecclésiastique.
Jusqu’au bout, rien n’aura donc été simple et clair. Mais le CDD a tenu à vous informer des éléments utiles à une prise de recul lucide et franche. Nos articles et démarches auront nourri une réflexion, posé des jalons « raisonnables » et raisonnés que la procédure canonique aura eu l’honnêteté de considérer. De fait, sur la base d’un dossier fourni, après une étude approfondie de toutes les pièces, l’avocat du Père Tartu, par ses plaidoiries, les démarches rigoureuses engagées et ses retours, aura réussi à nous convaincre de l’innocence de son client.
Malheureusement, devant l’évidence que le droit impose, l’Eglise n’arrive pas à le reconnaître officiellement. Voilà pourquoi le CDD a lancé une dernière alerte à Rome pour faire entendre le droit canon et s’assurer de la fidélité de l’institution à l’Evangile. En l'absence de réponse à ce jour, vous pouvez relayer encore une fois cette démarche après avoir pris connaissance sur notre site de toutes les incidences de cette affaire pour un fidèle digne de ce NON.
Un soin particulier a été apporté aux objections formulées à notre encontre. Vous retrouverez donc en ligne nos correspondances jusqu’à la dernière réponse adressée à un des plaignants. Qu’il nous excuse son retard, mais, là encore, seul un regard distancié et donc tardif pouvait offrir une position mesurée, dépassionnée et « désaffectée », tant l’injonction empathique exclusive était jusqu’alors prégnante.
Maintenant, l’heure est au bilan et aux remerciements. La reconnaissance du CDD va donc vers tous les Petits chanteurs et amis de la manécanterie qui ont soutenu sa démarche, qui ont eu la patience d’attendre la fin des procédures pour se faire un avis équilibré, et qui ont privilégié le temps long de la Justice au temps court des médias avides de sensationnel et de conflictuel. Leur éthique de la responsabilité aura résisté aux assauts d’une éthique de la conviction beaucoup plus actuelle mais beaucoup moins scrupuleuse.
Qu’ils en soient félicités !
Au bout du compte, avide de toujours plus d’humanité, l’élan compassionnel de cette affaire aura, en définitive, montré que l’homme reste toujours « un loup pour l’homme »… qu’il peut même se déguiser en un agneau attendrissant. Son passage à la bergerie aura fait résonner des cris d’orfraie mais aura aussi permis de repérer qui des moutons sera resté dans la confusion. Face au danger, de drôles d’oiseaux ont fait l’autruche et le colibri. On aura vu des caméléons en meute, des gorgones méduses imiter les sirènes et des poissons rouges jouer au mémo. Même des crocodiles auront versé une larme à l’écoute du chant du bouc… Des attitudes bien humaines en somme, reconnaissables au fil de nos articles. Mais ne pouvait-on pas par-dessus tout apprécier l’envol de la chouette de Minerve au crépuscule de cette affaire ?
Avec toutes ces références où chacun saura se reconnaître, nous vous souhaitons une bonne continuation dans la voie que vous avez tracée.
Avec tous nos bons souvenirs ; enfin, les bons et les vrais.
Le Collectif du Doute
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