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Photo du rédacteurLe collectif du doute

Emprise surprise chez les Voix Libérées

Le 12 octobre dernier, à l’occasion d’une conférence donnée à Tours, en voulant démontrer un phénomène d’emprise, les Voix Libérées ont apporté la preuve d’une intention délibérée de réécrire l’histoire des Petits Chanteurs de Touraine et, par la même occasion, de calomnier, non seulement leur ancien directeur mais leurs anciens camarades. Petit rappel de faits pour se rafraichir la mémoire.


Le jeudi 12 octobre 2023, à la fin d’une conférence donnée par le Dr Siben-Chartier, a été lu à la Maison Diocésaine un témoignage provenant des Voix Libérées, diffusé par leur coordinateur et que d’anciens petits chanteurs ont pu recevoir. Le Collectif du Doute n’aura pas l’indécence de publier ce document tentant de démontrer un phénomène d’emprise au sein de la manécanterie des petits chanteurs de Touraine. 


En revanche, face aux réactions qui ont pu survenir, une petite mise au point historique semble nécessaire sur une histoire commune autour d’un directeur.


Jusqu’à la violence médiatique maintenant largement étudiée sur ce site, le Père Tartu faisait l’objet de respect et de reconnaissance. Il suffit de considérer le nombre de chanteurs qui l’ont entouré au 50ème anniversaire de la chorale. Personne n’était forcé de venir. Beaucoup ne le voyait plus. Et pourtant, tout le monde était là. Même des plaignants actuels. En revanche, jamais ce directeur n’a revêtu de dimension « sacrée » au point, plus tard, d’être « glorifié ». Sinon, les  chanteurs qui n’ont pas toujours été des modèles de respect, et les Voix Libérées en comptent, leurs « blasphèmes » auraient mal tourné. A leur égard, le Père Tartu faisait plutôt preuve de beaucoup de clémence.


Les Petits chanteurs éprouvaient seulement une saine crainte à son égard. De fait, pour diriger ses chanteurs, il n’avait pas besoin d’exercer du « charme », ce qui n’a jamais fait partie de sa personnalité. Il n'a jamais usé de séduction pour obtenir quoique ce soit. Il ne profitait en aucun cas des « émotions » suscitées par le chant. Ou alors, il aurait fallu démonter et démontrer le mécanisme.


Les relations de confiance, il est vrai, se manifestaient entre autre par l’attribution de sobriquets. Ces petits noms étaient généralement perçus comme des signes de reconnaissance et d’intégration. Le livre du 50ème anniversaire, page 156, montre bien le degré d’estime que ces surnoms revêtaient. Aussi, un chanteur qui n’était plus appelé par son surnom avait plutôt le sentiment d’avoir fait quelque chose d’incorrect. Par conséquent, ces petites « appellations » n’ont jamais pu faire l’objet de moqueries publiques [1].


L’autoritarisme n’a jamais eu cours. La chorale n’était pas « sous contrôle ». Il faut avoir la mémoire courte pour oublier les responsabilités que les plus « grands » (les majeurs) devaient prendre. Entre les logements, les partitions, les ventes, la banque… tout était seulement supervisé. Des plaignants devraient se souvenir de tensions de certains avec les «grands» pour savoir que l’Abbé était plus en retrait, voire absent, qu’omniprésent, ne serait-ce que pour régler les différends. L’année où un certain Nicolas passait son BAFA, des chanteurs se souviennent d’humiliations de sa part. Où était l’abbé ? Un des plaignants se souvient-il que, excédé, il commença un jour à se battre avec Saxo à l’entracte dans la sacristie ? Où était le « contrôle » qui n’aurait pas permis à ce genre de situation d’arriver ? Quand, à cause de la pression de certains « grands », des chanteurs ont quitté la Mané, où était l’Abbé ? Au Portugal, quand un chanteur abusa un autre [2], où était le « contrôle » ? On eût préféré qu’il fût à ce moment-là un homme plus autoritaire que miséricordieux.

Faut-il encore en ajouter pour rafraichir la mémoire de certains qui osent aujourd’hui se placer dans les rangs des « abusés » ? De mauvais souvenirs, voire des blessures, restant aussi gravés dans les mémoires d’autres chanteurs ne peuvent pas entrer en cohérence avec les représentations des Voix Libérées.


En règle générale, les aînés, heureux d’œuvrer entre copains, en faisaient beaucoup, sachant leur directeur particulièrement occupé par ses charges pastorales.


Par conséquent, il est assez déplacé de considérer que « tout était verrouillé ». Les informations circulaient. Heureusement, d’ailleurs. Sinon, comment les tournées auraient-elles pu être assurées ? Avec le meilleur et parfois le pire, la chorale fut une école de vie où chacun pouvait grandir en apprenant à prendre des responsabilités. Certains ont moins bien réussi que d’autres, malheureusement.

Cette vie communautaire est présentée dans le livre du 50ème anniversaire, sur ce site internet. Mais, comme par hasard, il a fallu une conférence sur ce thème pour que soudainement, on se soucie de parler d’emprise. Il aurait déjà fallu la critiquer, en son temps, en reprenant les avis du Collectif du Doute. La presse n’en parle pas, les dépositions et la conclusion du Procureur de la République non plus.


Dans ce contexte manécantorial, les privilèges n’étaient pas possibles. Il aurait fallu que les «grands» en responsabilité y consentent. En revanche, une différence de traitement au regard d’un besoin particulier a pu avoir lieu. Mais, il était alors reconnu de tous. La «différenciation» existait déjà, comme à l’école. Ainsi, les « mises à l’écart » n’étaient pas possibles. Elles ont rarement eu lieu, ou alors à titre disciplinaire. Les plus connus concernent les cas de vols dans les familles d’accueil. Le directeur était sur ce point intransigeant : exclusion.


Les majeurs se retrouvaient avec l’Abbé, comme dans n’importe quel patronage. Les soirées de préparation ou de retour de tournée étaient joyeuses, faites de discussions, de débat mais aussi, comme partout, de plaisanteries. Dans ce cadre, la question des solistes un peu prétentieux qui pouvaient se croire indispensables (on peut vite s’y croire quand on est jeune) fut plusieurs fois abordée.

Seulement dans ce cadre, deux exemples étaient proposés : la scène du film « La cage aux rossignols » où le soliste se voit retirer son solo pour comprendre qu’il n’est pas indispensable – démarche pédagogique s’il en est pour qui se souvient de ce long métrage avec Noël-Noël -, et puis, de façon plus directe une blague pour plaisanter : «un coup de pied dans une poubelle, il en sort dix comme toi». Jamais cette expression n’a été prononcée devant un jeune chanteur dans le but de l’humilier.


Les relations avec les chanteurs s’inscrivaient dans une distance respectueuse, faite d’écoute mais jamais de complicité. Certes, des chanteurs ont pu aller au restaurant avec lui ; ceux qui partaient préparer les tournées par exemple, des « grands », mais jamais les mêmes, et puis, chaque chanteur qui atteignait sa majorité.


La distance se comprenait également par son rôle de prêtre. Il ne cherchait jamais les confidences. Etonnamment, il n’a, du reste, jamais proposé la confession. Ce point ne peut être retenu contre lui. Des catéchèses ont parfois eu lieu en tournée. Rien de plus. Le travail liturgique était déjà un enseignement.


Les chanteurs ne dormaient pas chez lui, sauf très rares exceptions. Certains grands sont restés temporairement en pension pour un temps de transition. Ils ne font pas parti des Voix Libérées.


Le directeur avait un train électrique. Pour la période qui concerne les plaignants, il a peu servi. Rue Baleschoux [3], le temps manquait à son propriétaire pour le monter, il est resté longtemps inutilisable faute de disponibilité. Même scénario à Amboise. Du reste, aucun plaignant n’y fait référence dans ses dépositions comme un outil de séduction et peu de chanteurs, en définitive s’y intéressaient.


Reste l’infirmerie où les chanteurs étaient soignés. Il est facile d’imaginer ce que l’on veut sur ce qui relève du cadre privé. Les examens médicaux ont toujours paru « normaux », et pour cause puisque tout se faisait et se disait en transparence. Les informations à ce sujet circulaient entre chanteurs et avec les parents. Pas de mystère. Plutôt même des plaisanteries… Et il est un peu facile d’en reprendre pour les transformer en abus. Maintenant, les compétences médicales étaient peut-être limitées, mais bien réelles. Elles savaient pourtant bien rendre service, et, surtout, répondre aux demandes des chanteurs dans l’urgence en tournée. Il ne faudrait pas non plus inverser les situations.


Encore une fois, les familles étaient présentes et entouraient le père Tartu. Il pouvait se sentir proche de certaines. Et alors ? Un être humain a-t-il le droit d’avoir des amis ? N’y voir qu’un rapport « utilitariste » est particulièrement déplacé, surtout pour les familles en question… et tous les prêtres dans l’Eglise qui « exploitent la disponibilité ». Ce témoignage des Voix Libérées détourne de son fondement une pratique de beaucoup de curés qui, vivant également de dons, peuvent solliciter les services de tel ou tel paroissien. Attention, à ce régime, beaucoup de paroissiens « fétiches » sont aussi sous l’emprise de leur curé.


Point n’a été besoin « d’endormir la méfiance ». Qui, honnêtement, a le souvenir de quelqu’un se méfiant de l’Abbé ? En quoi ? Il a toujours fait l'objet d'une confiance qu'il n’a jamais trahie, sauf preuve du contraire.


Voilà, il fallait bien la valeur de trois pages pour rectifier trois pages de témoignages mensongers. Des points, du reste, ont pu être oubliés. Ceux, maintenant, qui ont lu ou liront ce témoignages entendu à la fin de cette conférence du 12 octobre comprendront par eux-mêmes le caractère intellectuellement infondé et malhonnête du raisonnement de ses auteurs.


La seule réalité tangible est l’intention clairement affichée de «salir».

La seule réalité tangible à retenir du témoignage des Voix Libérées est l’intention clairement affichée de « salir » [4]. Salir l’homme, et maintenant de salir ceux qui n’arrivent pas à se résoudre à penser comme eux et à ne pas partager cette violence exercée en toute illégalité et impunité. Et pour cause, leur intervention s’est faite avec la participation du Diocèse et l’autorisation de l’Ordinaire du lieu. Comment ne pas se souvenir alors des paroles d’une maman de chanteur confiée au Collectif du Doute après la liturgie victimaire du 19 mars dernier : « l’évêque béni le mensonge ».


Alors, chez ceux qui ne suivent pas leur voie, il sera difficile de voir simplement du « déni » ou de la « honte ». Comment peut-on demander à un ancien chanteur ou un parent de chanteur de renier à ce point sa propre histoire ? Comment peut-on oser parler d’emprise alors qu’aucune trace de manipulation mentale ne figure dans les dépositions [5] ? Il est un peu facile après un catalogue d’approximations, de faits dénaturés, détournés de leur contexte et de leur intention, de tirer des conclusions en tentant de coller aux lieux communs de scientifiques diffusés dans la presse.


Lu à côté d’une victimologue réputée, ce témoignage a voulu afficher une valeur scientifique et une crédibilité qu’il n’a indéniablement pas. Simple instrumentalisation.


Au terme de cette rectification, pour les esprits binaires qui ne savent penser autrement qu’en deux camps, il est pour une fois possible d’établir une différence entre le Collectif du Doute et les Voix Libérées : Les Voix libérées, on veut toujours faire entendre leurs idées, mais ils n’ont jamais d’arguments solides. Au Collectif du Doute, ils ont toujours des arguments solides [6], mais on ne veut jamais les faire entendre.


Reste à savoir ce que le « on » cache.



NOTES


[1] Certains ont pu être moins valorisants, mais jamais dans l’intention de rabaisser.


[2] Une fois l’affaire instruite par le directeur, une suite a été donnée avec les parents : le renvoi de l’abuseur fut immédiat.


[3] Avant cela, il était situé dans le grenier de ses parents. Difficile d’en faire un contexte d’abus.


[4] « Certains soutiens actuels sont toujours sous cette emprise et refusent de salir le souvenir de l’homme et de leur jeunesse. »  Cette citation montre clairement que certains refusent de faire comme les autres, donc de suivre les Voix Libérées et par conséquent de « salir le souvenir ». Sans ambiguïté, l’intention est claire : il s’agit bien de nuire à sa réputation pour que l’on ne garde en mémoire que l’image d’un monstrueux criminel, et rien d’autre. Par ailleurs, n’étant pas un « soutien actuel », le CDD ne se sent pas concerné par l’emprise dont il est question ici et qui reste encore à démontrer sur la base de données fiables.


[5] Après consultation de l’avocat.


[6] Solides parce que jamais réfutés depuis la création du Collectif du Doute.

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