Cet article introduit la question de la prescription. D’après ce chef de la brigade de protection des mineurs de Paris, l’impossibilité d’aboutir à un procès n’empêche en rien l’ouverture d’une enquête. Une investigation doit être menée pour éviter une reproduction des abus. Si elle n’est peut-être pas toujours nécessaire (comme dans le cas de l’Abbé Tartu), elle peut permettre une recherche de vérité utile pour les proches… et ceux qui subissent des plaintes parfois abusives. Ce policier en donne un exemple proche du nôtre. Aussi, cet entretien a le mérite de mettre en perspective la très grande variété des situations, des profils, dans laquelle certains peuvent même « calculer » avec la prescription pour éviter d’aller jusqu’au procès.

Le temps, parfois long, de la vérification est nécessaire, d’autant que des souvenirs peuvent être induits et ne plus correspondre à la réalité. Quitter les généralités et revenir à la singularité des situations demande un travail précis et des compétences particulières. On retiendra dans l’article l’indispensable confrontation mais aussi le recours à l’expertise psychologique des deux partis « qui permet d’aller au fond des choses ». Voilà qui ouvre des perspectives sur des étapes à suivre et qui ne manqueront pas d’éveiller la vigilance du collectif du doute.

Entretien avec Marie Dosé, avocate, dans Marianne

Autrice du livre L’éloge de la prescription, cette pénaliste formule dans cet article un appel à davantage de nuance dans le mouvement de libération de la parole. La valeur de l’Etat de droit qu’elle rappelle et les principes qui l’organisent sont aujourd’hui souvent caricaturés par « un militantisme radical peu disposé à accepter la contradiction ». Aussi, pour lutter contre l’arbitraire, la prescription est pour elle le principe le plus efficace.

Or, on est entré dans une « ère victimaire » dans laquelle deux nouvelles prisons se construisent : « celle du statut de la victime et celle de la condamnation perpétuelle de ceux qui ont fait du mal, ou qui sont soupçonnés d'en avoir fait ». Dans ce contexte, « La libération de la parole des uns ne peut pas, ne doit pas, confisquer celle des autres ». Les processus de guérison ne peuvent être liés au sort judiciaire de l’accusé, au risque de « perpétuer le lien qui unit la victime à son bourreau. » Malheureusement, la justice se voie de plus en plus déniée son rôle d’apaisement, voire de réconciliation.

En exposant des dérives d’instrumentalisation qui font obstacle à la justice, Marie Dosé met en garde contre la « judiciarisation du soupçon par l'autorité de poursuite qui résonne pour tous comme une reconnaissance de culpabilité. »

Voilà un plaidoyer pour la nuance contre la vengeance qui finalement pointe du doigt un défaut d’enseignement de la justice que ce site tentera modestement de combler pour aider à mieux appréhender les événements qu’il traite.

Revue de presse

Voici les références des médias qui ont relayé des informations sur les accusations d'agressions sexuelles au sein de la Manécanterie.

Pour déjà réfléchir sur le sujet

Entretien avec Christophe Momly dans Marianne.

Entretien avec Marie Dosé, avocate, dans Marianne

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