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Photo du rédacteurLe collectif du doute

Un « retrait » à la Rochelle pour un cas d’abus ?

Depuis la mi-juin, l’évêque de la Rochelle fait l’objet d’une enquête suite à une plainte pour agression sexuelle. La nouvelle consterne toujours mais interpelle également par le traitement qui est fait de cette affaire. Retour sur différentes déclarations.

D’autres Voix Libérées se font entendre et les accusations se poursuivent dans l’Eglise catholique. Sous le coup d’une enquête du parquet de Paris pour « tentative de viol », Mgr Colomb a demandé sa mise en retrait suite à des révélations sur des affaires de violences sexuelles au sein des Missions étrangères de Paris (MEP).


Dans un communiqué de presse du 13 juin, il précise vouloir « préparer sa défense ». Exprimant sa stupéfaction et son incompréhension, il conteste vigoureusement les «allégations calomnieuses» portées contre lui, et menace d’agir « en justice contre toute personne qui choisirait de les relayer imprudemment ». L’évêque de La Rochelle et Saintes se tient désormais à la disposition des autorités judiciaires, seules habilitées à faire la lumière dans cette affaire. Les enquêtes citent également deux prêtres des MEP dont l’évêque auxiliaire de Strasbourg qui se voit reprocher sa mauvaise gestion de l’agression sexuelle dont son ancien patron est accusé.


Pour la CEF, « les accusations portées sont graves ». Dans son communiqué, le président, Éric de Moulins-Beaufort précise que « La parole des plaignants doit être entendue ; les droits de la défense, respectés. Il appartient désormais aux enquêtes de faire toute la vérité ». Et l’archevêque de Reims de finir en répétant : « Que la vérité apaise les cœurs. »


De son côté, la Conférence des religieux et religieuses de France (CORREF) n’a pas tardé à réagir en considérant dans un communiqué du 15 juin qu'il appartenait à « l’ensemble des enquêtes diligentées par les autorités judiciaires ou ecclésiastiques de mener à bien leur recherche et d’en rendre compte en toute clarté. Il convient également de protéger ceux qui prennent et ont pris douloureusement la parole, comme de respecter ceux qui sont mis en cause», note la présidente, sœur Véronique Margron qui en profite pour rappeler en filigrane le nouveau principe de la présomption de vraisemblance. «Nos intelligences sont-elles si bornées ? Nos cœurs si lents à entendre et croire enfin la parole de qui vient se confier souvent en tremblant ? Notre courage si défaillant ?», se demande-t-elle en renouvelant son souhait que les mesures validées par la CORREF en avril dernier pour lutter contre les abus soient appliquées sans tarder. «Victimes et témoins d’hier et d’aujourd’hui nous jugerons sur nos actes», conclut-elle. Faut-il alors d’emblée croire à la culpabilité des personnes incriminées ?


Alors que les réseaux sociaux s’en mêlent, que les rumeurs attisent le malaise et la colère, que l’on est bien incité à croire les victimes, désormais, Mgr Colomb sera seulement « en retrait ». Force est de constater avec l’ancien directeur des Petits chanteurs de Touraine une différence de régime qui peut laisser perplexe.


Néanmoins, le CDD se réjouit qu’un membre de la CEF évoque enfin les droits de la défense et que son désir d’une enquête soit motivé par l’amour de la vérité. Seulement, pourquoi les «autorités judiciaires ou ecclésiastiques» sont-elles si rapidement mobilisées ou évoquées alors qu’un prêtre du diocèse de Tours n’a pas bénéficié d’un traitement aussi équitable ?


Dans cette maison Eglise si sûre, faut-il croire au deux poids, deux masures ?


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